La météo n'était pas très optimiste pour cette journée, mais cela n'a pas refroidi l'ardeur des volontaires pour cette visite du Lycée militaire de Saint Cyr qui est l'un des six lycées de la Défense. Il faut dire que ce projet a été initié début mai, mais n'a été réalisé que ce dimanche 22 septembre ; l'organisation a pris un peu de temps, la période des vacances n'y étant pas pour rien.
Le rendez-vous n'étant qu'à 10h30, une petite balade nous permit de parcourir la région de Maule, Crespières, de traverser le petit village de Chavenay pour arriver à St Cyr par Fontenay-le Fleury.
Nous avons retrouvé sur place ceux qui s'étaient rendus directement au rendez-vous. Damien, qui travaille dans ce lycée en tant qu'officier, nous accueillit et après échange de badges contre une pièce d'identité, nous mena sur la place d'honneur où se dresse le mât du drapeau d'une hauteur de 25 mètres. La main qui le soutient est une œuvre du sculpteur CESAR. Elle a été fondue par SCHNEIDER au CREUSOT et pèse sept tonnes. C'est sur cette cour d'honneur que des photos furent prises.
Une brève présentation de cet établissement nous permit d'apprendre que le but premier du lycée est l'aide à l'éducation des jeunes dont les parents sont au service de l'État. Ce n'est que pour les classes préparatoires aux grandes écoles qu'il effectue avec succès sa mission de formation des jeunes élèves-officiers ou aux grandes écoles préparatoires.
Plusieurs périodes marquent durablement cet établissement.
La première fut celle de la création de la "Maison royale d'éducation de Saint-Louis" à Saint-Cyr l'école qui a lieu du 26 août au 2 septembre 1686 par Madame de Maintenon, maitresse puis épouse de Louis XIV. Cette Maison royale de Saint-Louis, qui a éduqué plus de trois mille demoiselles, a été supprimée lors de la révolution par décret de l'Assemblée législative en 1792. Cet établissement fut transformé en hôpital qui devint une succursale de l'hôtel des Invalides à Paris.
En 1800, le Premier Consul Bonaparte, ancien officier d'artillerie qui connaissait l'établissement pour être venu chercher sa sœur Élisa à la Maison royale peu avant la dissolution de l'institution, en 1792, redonne à Saint-Cyr sa vocation scolaire. Puis sous l'Empire "l'École spéciale impériale" revient à sa destination initiale à Saint-Cyr, qui permit de former les officiers dont Napoléon avait besoin pour ses guerres.
Ensuite, pendant la période post-empire l'École résiste à la chute du Second Empire, en 1871. Elle continue d'exister en effet sans trop d'encombres sous les régimes successifs (Restauration, Monarchie de Juillet, IIème République et Second Empire), mais c'est sous la IIIème République qu'elle connaît son apogée en formant une élite militaire (officiers d'infanterie, de cavalerie et d'état-major).
À partir de juin 1940, une garnison de la Wehrmacht et un dépôt de munitions occupent l'École ce qui en fait une cible pour les bombardements par les alliés : c'est un point stratégique tant au niveau routier que ferroviaire et présence d'une base aérienne. En grande partie détruite, en 1945 ce fut le Général de Gaulle qui a ordonné en 1962 la reconstruction dans cet ensemble, d'un carré de bâtiments destinés à perpétuer la tradition de Saint-Cyr. On voit encore la trace des éclats de balle sur certains murs extérieurs.
Le site de Saint-Cyr ne permettait plus, à cause des bâtiments détruits et de l'urbanisation croissante de la région parisienne, de former et d'entraîner des élèves officiers d'une armée maintenant moderne et mécanisée, qui a besoin de grands espaces. Il fut donc décidé de la réinstaller, non pas à Saint-Cyr, mais en Bretagne, à Coëtquidan, sur un site militaire fondé par le roi Louis-Philippe Ier.
Actuellement les sept cents élèves, de la classe de sixième à la classe de terminale, suivent le même enseignement que chaque collégien ou lycéen de France, par des professeurs détachés de l'Éducation nationale. Un règlement strict est imposé, avec une discipline semi-militaire. Les élèves bénéficient en outre d'un équipement sportif de qualité (les terrains de sports sont aussi utilisés par le lycée voisin Mansart et la piscine par l'association municipale), d'un amphithéâtre ainsi que d'autres moyens d'enseignement…
La visite du Musée commentée par des élèves en tenue de sortie est l'illustration concrète de l'histoire du passé de cet établissement. L'escalier qui permet de monter à l'étage est classé aux monuments historiques.
L'insigne de ce lycée a trois symboles : le soleil, symbole du roi Louis XIV, les faisceaux qui rappellent la fondation du Prytanée français et l'Aigle Napoléonien qui consacre le souvenir de l'Empereur
Après des remerciements chaleureux pour l'accueil qui nous a été réservé et un pot de l'amitié, chacun est rentré sous les premières gouttes de pluie, emballé par cette visite.
Gérard