La Traversée de Paris, 4 janvier 2009.
Le petit moins huit qui nous pinçait les oreilles ce matin-là aurait pu nous faire renoncer ; mais nous ne sommes pas du genre à nous dégonfler, Michel J. et moi. Aussi avons-nous retrouvé, sur l'Esplanade du Château de Vincennes, la quinzaine de téméraires motocyclistes qui avaient pris la peine de s'inscrire et le courage d'affronter ce froid glacial.
Pour être honnête, il faut dire qu'une quinzaine de motos, ça faisait un peu léger vis-à-vis des trois cents voitures anciennes rassemblées ce jour-là, une partie étant des cabriolets ou torpédos décapotés dont les occupants ont également affronté les conditions climatiques difficiles. Les motocyclistes étaient invités pour la première fois à cette manifestation, pourtant rendue à sa neuvième édition. C'est vrai, la publicité motarde sur l'évènement avait été timide, les motocyclistes préfèrent la chaleur estivale aux frimas de janvier et n'apprécient pas beaucoup de s'inscrire très en avance.
Il y avait pourtant, ce matin-là, de jolis modèles prêts à traverser Paris, la plupart présentés par des adhérents au Motobécane Club de France ou aux Bielles de jadis : la famille Petit avec un tandem Derny, un petite 125 italienne et une Peugeot des années cinquante, des cyclos Motobécane rutilants dont ceux de la famille Veau et la Chaudron de Michel P., la Motobécane 350 culbutée de Jean F., une Ariel, une Favor, j'en oublie, … Des trois Terrot (350 latérales de 1928, 1932 et 1936), devinez laquelle fut la plus rapide lorsque, sur les grands boulevards, après avoir doublé l'autobus Scheider à plate-forme, les pilotes ont ouvert un peu ...
Passant devant la plupart des monuments célèbres de la capitale, le parcours s'est avéré fort sympathique. Nous nous sommes arrêtés plusieurs fois, tantôt pour faire honneur au panier rempli de victuailles de l'ami Michel P. (cf. le film de la Traversée de Paris), tantôt pour regarder passer nos amis sur quatre roues, d'autres fois en des endroits prestigieux (Place Vendôme, Montmartre, …).
Lorsque, après nous être un peu perdus (un itinéraire pour chacun aurait été bienvenu), nous sommes arrivés au Trocadéro, il y avait une foule énorme (participants, spectateurs, badauds, touristes, …), la maréchaussée était débordée. Nos motos ont pu trouver place un peu à l'écart sur un trottoir et, plutôt que de participer au repas de gala sur le bateau-mouche, nous avons préféré un sandwich (dix fois moins cher).
Il a fallu ensuite revenir à Vincennes, ce que nous fîmes dans la bonne humeur et à la plus grande joie des Parisiens sortis en nombre cette après-midi-là par un temps froid mais ensoleillé.
Une journée bien sympa, en somme. Regrettons simplement que, vu notre petit nombre, nous n'ayons pas été mieux pris en compte. Mais, c'est promis, l'an prochain, nous serons au moins une cinquantaine.
Didier Rousier.